Si dans le langage courant, on parle d’intolérance au gluten, en réalité cette protéine (ou plus exactement, cet ensemble de protéines) peut être responsable de différent types de réactions adverses aux symptômes souvent différents. Savoir les reconnaitre et les identifier avec certitude est indispensable pour une prise en charge adaptée et donc pour aller mieux au quotidien. Découvrez dans cet article les 4 types d’hypersensibilités au gluten, les moyens de les dépister ainsi que les prises en charge recommandées.
1-L’hypersensibilité retardée au gluten ou allergie retardée de type III
Cette hypersensibilité au gluten est surement la plus répandue de toutes les réactions adverses au gluten. Selon les Dr Mussi et al.1, on estime sa prévalence à 50% de la population, en la sous-estimant peut-être car de nombreuses personnes ont une hypersensibilité retardée au gluten sans le savoir…
Lorsque l’intestin à une perméabilité anormalement élevée ou Leaky Gut, des morceaux de protéines alimentaires non entièrement digérés, comme les protéines de gluten, traversent la paroi intestinale. Le système immunitaire peut alors y réagir et sécréter des anticorps IgG spécifiques qui vont ensuite former un complexe antigène-anticorps. Lorsque le reste du système immunitaire détruit ce complexe immun, cela déclenche une inflammation qui, si elle persiste (à cause notamment de la consommation régulière de céréales contenant du gluten), est à l’origine d’une inflammation de bas grade. Cette inflammation peut rester longtemps silencieuse avant de déclencher des symptômes souvent très variés et pouvant être éloignés de la sphère digestives (douleurs musculaire ou articulaires, problèmes de peau, problèmes ORL chroniques,…voire maladies auto-immunes).
Comment identifier une hypersensibilité alimentaire retardée au gluten ?
Ce type de réaction adverse peut-être difficile à identifier directement car les symptômes associés arrivent dans les 3h à 3j après l’ingestion de l’aliment. Le moyen le plus fiable à ce jour est de réaliser une prise de sang et un dosage des anticorps IgG dirigés contre les protéines de gluten. C’est l’objet des tests ImuPro. Vous pouvez commander votre kit Imupro pour réaliser le test facilement ici.
Quelle prise en charge ?
Si un test tel Imupro identifie une hypersensibilité alimentaire retardée ( ou allergie alimentaire de type III) envers le gluten, nous recommandons d’éviter strictement cet aliment pendant 5 semaines avant de le réintroduire sur une journée (phase de provocation). Si la réintroduction test provoque la réapparition de symptôme(s), alors il est recommandé d’éliminer les aliments contenant du gluten de l’alimentation pendant 1 à 2 ans, le temps que les anticorps IgG dirigés contre lui disparaissent. Il est également recommandé de ‘soigner’ l’intestin et corriger l’origine de l’hyperperméabilité intestinale en parallèle.
NB : à l’inverse de la maladie cœliaque, dans le cas présent les traces d’allergène sont tolérées.
2-La maladie cœliaque
La maladie cœliaque est une réaction auto-immune vis-à-vis des protéines de gluten. On estime qu’elle touche autour de 2% de la population. Chez les personnes atteintes de maladie cœliaque, l’ingestion de gluten entraîne une réaction immunitaire anormale dans l’intestin grêle, qui crée une inflammation et endommage la paroi intestinale, plus précisément, les villosités intestinales. Ce sont de petits « replis » de l’intestin et qui permettent l’absorption de la majeure partie des nutriments, des vitamines et des minéraux.
Les symptômes pouvant évoquer une maladie cœliaque sont les suivants:
- Troubles digestifs : douleurs (intestin irritable), diarrhées
- Fatigue chronique
- Douleurs articulaires, musculaires
- Présence de carences malgré une alimentation normale (fer, vitamines,…), perte de poids inexpliquée
Comment identifier une maladie cœliaque ?
En cas de maladie cœliaque, le système immunitaire va sécréter des anticorps dirigés contre la gliadine (une des protéines constitutive du gluten) et contre une enzyme, la transglutaminase. Le dosage des anticorps anti-transglutaminase permet de poser un premier diagnostic (à faire faire auprès de votre laboratoire d’analyse usuel ou grâce à un autotest) . Attention, pour un dosage significatif, il est indispensable de le faire AVANT d’arrêter la consommation de gluten. Les anticorps IgA ont en effet une durée de vie assez courte (quelques semaines). Suite aux résultats de ce test, votre médecin pourra vous prescrire une biopsie, seule méthode fiable à 100% pour déceler une maladie cœliaque.
Quelle prise en charge ?
La seule façon de retrouver un intestin fonctionnel une fois la maladie coeliaque identifiée est d’éviter strictement les aliments contenant du gluten ainsi que des traces de celui-ci. Si nécessaire, la prise de compléments alimentaires pour corriger la perméabilité pourra être recommandée par votre praticien (L-glutamine, zinc-carnosine,…)
3-L’allergie au gluten
L’allergie au gluten touche surtout le nourrisson et l’enfant en bas âge. La plupart du temps, elle disparaît quand l’enfant grandit. 35 à 40% des enfants réagissant au blé ou au gluten présentent des dermatites atopiques. L’allergie au blé se manifeste en revanche assez rarement chez les adultes.
Les signes cliniques sont très variés. Ils vont des symptômes classiques d‘une allergie (démangeaisons et gonflement des muqueuses) jusqu’aux troubles non spécifiques du tractus gastro-intestinal (lesquels signes peuvent alors être confondus avec ceux de la maladie cœliaque. Les réactions sont assez rapides après l’ingestion (moins de 3h après).
Comment identifier une allergie au gluten ?
Le diagnostic de l‘allergie au gluten se déroule comme celui des autres allergies. Il faut pour cela demander à un allergologue de prescrire un dosage des anticorps spécifiques IgE et/ou un prick test cutané.
Quelle prise en charge ?
Tout comme dans la maladie cœliaque, l’éviction stricte du gluten et des aliments contenant des traces de gluten est indispensable. Chez les nourrissons, il sera possible de tester une réintroduction des céréales à gluten au bout de quelques mois.
4-L’hypersensibilité au gluten due à un déficit enzymatique
Ce dernier type de réaction adverse au gluten est le moins connu. IL est dû à un manque de certaines enzymes chargées de dégrader les protéines du gluten. Suite à ce déficit enzymatique, des peptides (=chaine de quelques acides aminés) issus des protéines du gluten sont libérées au cours de la digestion. Leur structure moléculaire se rapproche de celle de la morphine exogène (on les appelle exorphines). En cas d’hyperperméabilité intestinale, ces peptides ou exorphines peuvent se retrouver dans le sang et aller jusqu’au cerveau. Ils ont alors la possibilité de passer la barrière hémato-encéphalique. Ces exorphines peuvent alors se fixer sur des récepteurs opioïdes, que ce soit au niveau du cerveau ou de l’intestin. Ils peuvent alors déclencher des réactions allant de la ‘simple’ constipation à des troubles du comportement : troubles autistiques, hyperactivité, …
Comment identifier ce type d’hypersensibilité au gluten ?
L’identification de ce type de réaction adverse au gluten se fait par un dosage urinaire des exorphines du gluten (ceux issus de la caséine du lait sont également dosés). Si le niveau est anormalement élevé, c’est le signe d’une hyperperméabilité digestive ainsi qu’un d’un déficit génétique en enzymes chargées de dégrader le gluten. Cette analyse innovante est proposée depuis peu par notre laboratoire partenaire sous le nom Uripep. Vous trouverez plus de détails et pourrez la commander ici.
La prise en charge
L’éviction du gluten est généralement le traitement recommandé dans le cas de déficit enzymatique. La prise de compléments alimentaires pour substituer l’enzyme défaillante est également possible. Certains praticiens, comme le Dr MUSSI à Paris le proposent.
Vous pensez souffrir d’une réaction adverse au gluten mais vous n’êtes pas sûr du test le plus approprié ? Consultez votre thérapeute (ou un nutritionniste/micronutritionniste/naturopathe formé) ou contactez nous à contact (at)intolsante.com
1-Intolerance to Gluten: a New Clinical Entity Exists Besides Cœliac Disease. A Comparative Study of Diagnostic Methods. Mussi RA.1, Loap S.2, Jaeger R.3, Gigon F.4, Lieners C.5 – lien